Un peu d'histoire...

En septembre 1955, Montrouge est une ville de 40 000 habitants.
Sur le plan religieux, Montrouge n’est qu’une seule paroisse.
Le Chanoine MAUROY qui était Curé de l’église St Jacques le Majeur donna, au Père DUFOURMANTELLE lors de son arrivée comme Vicaire à Montrouge, un trousseau de clefs et lui indiqua l’adresse de la chapelle St Joseph située dans le quartier du Haut-Mesnil encore à moitié en friche. 

La chapelle avait été construite pour 200 personnes. Un très grand terrain l’entourait sur lequel était implantée une petite salle en assez piètre état. Édifiée vers 1936, sur le plan de beaucoup de lieux de culte annexe de l’époque, la chapelle était constituée d’une charpente métallique enrobée de plâtre et d’un revêtement extérieur en enduit et moellon. Un petit bureau et une sacristie identique de part et d’autre d’un chœur ogival constituaient les seules annexes.

Le quartier changeait et la chapelle devint trop exiguë. Il fallut d’abord multiplier les messes et augmenter le nombre de places par des chaises trouvées au hasard.

Jacques LE SAINT, passionné d’architecture et le Père DUFOURMANTELLE conviennent d’un projet d’aménagement du chœur. II permettait d’accueillir un peu plus d’enfants de chœur, ce qui donnait quelques places. Ce sera le début d’une longue collaboration qui les conduira à la construction d’une église paroissiale. Ils commencent ensemble à dessiner des plans et à lancer des idées car la chapelle est vraiment devenue trop petite pour un quartier en pleine expansion.

 

Les chantiers du Cardinal viennent de lancer un emprunt important et peuvent aider la paroisse. C’est le moment de commencer. Une équipe se met en route : Il s’agit de faire les plans, de réveiller la communauté, de s’assurer de diverses collaborations, de collecter des fonds. Une formidable kermesse lance le projet, des bulletins de souscription sont distribués.

L’Archevêché donne son feu vert, ça y est, le projet peut se concrétiser. II est proposé aux paroissiens d’acheter une place en une ou plusieurs années et d’en prendre l’engagement précis ; des briques sont mises en vente, bref, chacun est invité à construire son église selon ses moyens.

 

Jacques LE SAINT et Bernard MERLIN, métreur vérificateur mènent une équipe de bénévoles qui mettent en place les détails techniques. Chacun est compétent en son domaine. Il faut voir grand, il faut faire beau tout en restant dans les limites financières qui ont été fixées. Le terrain délimite la taille possible de la construction. Une église de 600 places avec son presbytère et les salles correspondantes qui seront prises en partie dans l’ancienne chapelle. Le tout se fait sans interruption du culte ni de la vie de la communauté.

La forme du terrain impose également une contrainte d’orientation, l’axe de l’église sera Nord-Sud et non Est-Ouest comme le veut la tradition. Cette difficulté sera contournée en éclairant le chœur et l’autel par une grande verrière ouvrant à l’Est.
Il faut consulter des entreprises et faire les appels d’offre C’est un petit maçon qui fait la meilleure offre, plusieurs autres entrepreneurs locaux proposent leurs services dans d’excellentes conditions.

 

Le projet est de 63 millions de francs de l’époque.

 

Les année 1962-1963 seront difficiles, mais passionnantes. Après les travaux de terrassement, les murs montent lentement. L’architecte passe tous les jours pour suivre les travaux et le Père DUFOURMANTELLE l’accompagne souvent.

 

Le Cardinal FELTIN viendra le 23 décembre 1962 poser la première pierre alors que le gros oeuvre est presque achevé.

 

La cloche est baptisée en juin 1983. Elle portera les noms des mères du Père DUFOURMANTELLE et de Jacques LE SAINT et de son épouse : « Nicole, Thérèse, Odette ».

 

Le même jour arrive l’autel, un bloc de granit taillé de Perros-Guirec de sept tonnes. II est légèrement disposé de biais par rapport à l’axe de l’église, parallèle au mur du fond qui lui-même dessine une courbe, il apparaît ainsi dans toute sa beauté et les cristaux scintillent.

 

Les vitraux de Louis-René PETIT prennent leur place. Un sol superbe en carrelage et briques est exécuté par le maçon italien GALLIZIA pour le prix d’une chape de ciment, par amour de l’art.

 

Le baptistère conçu par Henri MARTIN et exécuté par le dinandier GLASER, la statue de la vierge, oeuvre de Jean BOURREAU, et les bancs réalisés par M. HOUSSARD suivront…

Au 1er octobre 1963, il ne manque plus que le dallage du chœur. Les pierres arrivent le 2 et on les scie sur place. Bientôt une épaisse poussière blanche recouvre toute l’église : c’est une catastrophe !
Jeunes et adultes armés de chiffons et de bombes nettoyantes font le ménage jusque tard dans la nuit du 5.

Le 6 octobre 1963, à 17 h, Monseigneur DELARUE et Monseigneur de VAUMAS, responsable des Chantiers du Cardinal, inaugurent l’église St Joseph – St Raymond, pleine à craquer.

Le Père MAUROY a accepté la division de Montrouge en deux Paroisses.