Avec Saint Thomas, la communauté des disciples, l'Église, est ouverte sur l'intime de Jésus-Christ et sur l'extension du monde.
Dimanche de la Divine Miséricorde ; Dimanche de Thomas (Jn 20,19-29)
"Les portes étant closes... Mets ton doigt ici..."
"En cet évangile, il y a deux espèces de serrures : d'une part celles des portes donnant sur l'extérieur, et qui sont fermées par crainte, d'autre part celles du cœur de Jésus, donnant sur l'intérieur de Jésus, et qui sont ouvertes par la foi.
L'injonction faite par Jésus à Thomas d'ouvrir la serrure de son côté manifeste la décision qu'a Jésus de communiquer, la communication de l'espace intérieur de Jésus avec l'espace du cercle des Apôtres.
L'émission du souffle par Jésus, comme aussi l'envoi des apôtres en mission (v21-22), déclenche à son tour la communication de l'espace apostolique avec l'espace mondain dont les disciples voulaient d’abord se protéger. L'ouverture de la serrure du cœur de Jésus par la clef de la foi et de la confession signale et détermine par conséquent la mise en communication des trois cercles : Jésus, l’Église, le monde.
En ce récit théologiquement capital, en ce moment fondateur de l'Église, le cœur est non seulement ouvert, mais ouvre activement en un mouvement de diastole puissante et irréversible : toutes les serrures sont simultanément ouvertes, tous les verrous sautent ensemble : ceux qui garantissent l’accès au monde extérieur, comme ceux qui garantissent l'accès au monde intérieur de Jésus.
De par le geste de la foi qu'elle a posé, qu'elle a osé, la communauté de Jésus, c'est à dire l'Eglise, donnera désormais simultanément et corrélativement des deux côtés : sur le dehors et sur le dedans ; sur le monde et sur Jésus-Christ."
F. Cassingena-Trévedy,Etincelles III, p.134

Père Georges VANDENBEUSCH, administrateur de la Paroisse Sainte Joséphine Bakhita